Le blason de Salans

La commune n’a jamais possédé
d’armoiries dans le passé. Sur la couverture de l’ouvrage que l’abbé
Gabriel Pelletier a consacré à Evans et Salans, le village était
représenté par les armoiries de la famille Laborey. Or il n’est pas
possible de faire de ce dessin l’emblème de Salans, car il est
erroné et l’identité de la commune ne se résume pas à celle de cette
famille. Alors que de nombreuses localités des alentours possèdent
des armoiries, Salans, commune dynamique, ne pouvait rester
dépourvue d’une telle image de marque, véritable trait d'union entre
son passé et son présent.
Blasonnement
Le blasonnement est la description en langage héraldique des figures
et couleurs de l’écu.
De gueules à deux filets en fasce abaissée, enserrant cinq filets en
bande brochant sur cinq filets en barre, chaque filet d’argent
chargé d’un filet de sable, le tout surmonté d'une tour hexagonale
dépourvue de créneaux, aussi d'argent, ajourée et couverte de sable,
mouvant d'un mur alésé d'argent maçonné de sable, l’édifice accosté
de deux branches, à dextre de pommier, à senestre de chêne, fruitées
chacune d'une pièce et affrontées, d'or; en pointe, une trangle
ondée d'argent, surmontée de trois gouttes de même.
Symbolique
Le contenu des armoiries reprend les éléments spécifiques de
l’identité passée et présente de la commune.
Des familles veillant aux destinées du village
Gueules (rouge), or (jaune ou doré) et argent (blanc ou argenté),
les principales couleurs de l’écu sont celles des familles qui ont
présidé aux destinées du village pendant des siècles :
- les prévôts de Fraisans, dont relevait Salans au Moyen Age : de
gueules à l’aigle d’argent, au lambel de ? brochant ;
- Guillaume de Vienne (XVe s.) : de gueules à l’aigle d’or ;
- les Bontemps (XVe – XVIe s.), qui firent d’importants travaux aux
château : de gueules au chevron d’or chargé de deux aigles de sable
et accompagné de trois croisettes d’or ;
- les Laborey, famille qui porta le nom de Salans, finança
entièrement la construction de l’église et fit rebâtir le château au
XVIIIe siècle: de gueules à la bande d’or chargée d’un sautoir du
champ ;
- les Desbiez firent du château un foyer des Arts et des Lettres et
transformèrent au XIXe siècle le parc en un élégant jardin à
l’anglaise: de gueules à la fasce ondée et abaissée d’argent,
surmontée de trois étoiles d’or deux et une.
Un patrimoine prestigieux
Le château est représenté par la tour à pans coupés qui en est la
partie la plus ancienne. Elle émerge d’un mur de pierre à l'image de
celui qui clôt le parc et dont la présence caractérise le centre du
village. Peuplé d’essences rares, le magnifique jardin à l’anglaise
que l’on peut admirer aujourd’hui est inscrit à l’Inventaire
supplémentaire des Monuments historiques.
Un lieu de passage sur le Doubs…
L’écu est traversé par une évocation stylisée du pont métallique
édifié en 1899, détruit en 1940 et rebâti après 1945, reliant les
départements du Doubs et du Jura. Succédant à un bac attesté dès le
Moyen Age, ce pont rappelle plus généralement la vocation de Salans
comme lieu de franchissement du Doubs.
Il évoque également le savoir-faire métallurgique des habitants
d'autrefois dont beaucoup étaient ouvriers aux forges de Fraisans
toutes proches.
… au pays des trois sources
Les trois gouttes d'eau évoquent les trois sources qui ont permis
l’installation des hommes en ce lieu et font aujourd’hui l’agrément
du village sous la forme de trois pittoresques fontaines :
- le Parterre ;
- le Rocher ;
- la Fontenotte.
Ces trois sources viennent alimenter le Doubs dont on trouve une
figuration stylisée en pointe de l'écu.
Entre vergers et forêt
La branche de pommier rappelle que depuis le XIXe siècle, Salans est
réputé pour ses fruits. Les vergers, plus particulièrement de
pommiers, marquent encore fortement le paysage, notamment au hameau
des Calmants.
La branche de chêne évoque l’importance économique de la forêt de
Chaux, autrefois lieu de vie (baraques des essarteurs, habitat
précaire des charbonniers), aujourd’hui bonheur des chasseurs et des
promeneurs.
Principales sources utilisées
Jules et Léon GAUTHIER, Armorial de Franche-Comté, Paris, 1911.
Charles d’HOZIER, Armorial général de France, recueil officiel
dressé en vertu de l’édit de 1696, publié par Henry Bouchot,
Franche-Comté, Dijon, 1875.
Gabriel PELLETIER (Abbé), Evans et Salans au cours des âges,
Fraisans, 1987.
Alphonse ROUSSET, Dictionnaire géographique, historique et
statistique… du Jura, t. V, Lons-le-Saunier, 1857, p. 519-523.
De nombreuses informations m’ont été transmises par Annie Guillemin,
dont la disponibilité et la motivation ont été un réel soutien au
cours de l’élaboration de ce projet. Son site Internet est d’une
grande richesse pour qui veut découvrir Salans et son histoire:
http://www.annie-guillemin.fr/
Recherches, composition héraldique et texte explicatif réalisés par
:
Nicolas VERNOT
Chargé de cours à l’Université
Membre associé de l’Académie internationale d’Héraldique
44 rue Chantepuits
95 220 HERBLAY
vernotnicolas@gmail.com
Site Internet :
http://nicolasvernot.free.fr/
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